La neige en deuil d' Henri Troyat
Chapitre 3
-Je ne t'ai pas entendu venir, dit Isaïe avec un sourire fautif. As-ru pris ton café, au moins?
-Oui. Et toi, que fais-tu?
-Je bricole, je taille des ancelles. Avant, j'ai soigné les bêtes, tiré le lait, fait le feu, graissé les chaussures...
-Tu es un type épatant, dit Marcellin.
Ce compliment étonna Isaïe, comme s'il eût reçu un baiser sur la joue. Il se redressa, le visage chaud d'émotion. Il songeait: "Nous sommes rudement bien ensemble, lui et moi!"
-Pendant que tu travaillais, reprit Marcellin, j'ai employé mon temps.
-Tu as travaillé aussi?
-J'ai réfléchi.
-A quoi?
-A mon projet. Hier soir, ce n'était pas l'occasion d'en parler. Mais, ce matin, la chose est mûre. Je pense que tu m'approuveras.
Isaïe tournait la planchette entre ses mains.
-Pour sûr que je t'approuverai, Marcellin, dit-il.
-Laisse cette planchette.
-Bien, Marcellin.
-Et viens avec moi dans la maison. On sera mieux pour causer.
Chapitre 3
-Je ne t'ai pas entendu venir, dit Isaïe avec un sourire fautif. As-ru pris ton café, au moins?
-Oui. Et toi, que fais-tu?
-Je bricole, je taille des ancelles. Avant, j'ai soigné les bêtes, tiré le lait, fait le feu, graissé les chaussures...
-Tu es un type épatant, dit Marcellin.
Ce compliment étonna Isaïe, comme s'il eût reçu un baiser sur la joue. Il se redressa, le visage chaud d'émotion. Il songeait: "Nous sommes rudement bien ensemble, lui et moi!"
-Pendant que tu travaillais, reprit Marcellin, j'ai employé mon temps.
-Tu as travaillé aussi?
-J'ai réfléchi.
-A quoi?
-A mon projet. Hier soir, ce n'était pas l'occasion d'en parler. Mais, ce matin, la chose est mûre. Je pense que tu m'approuveras.
Isaïe tournait la planchette entre ses mains.
-Pour sûr que je t'approuverai, Marcellin, dit-il.
-Laisse cette planchette.
-Bien, Marcellin.
-Et viens avec moi dans la maison. On sera mieux pour causer.