La neige en deuil d' Henri Troyat
Chapitre 3
-Quoi? la maison?
-Elle vaut quelque chose.
-Sans doute!
-Hier, je suis descendu en ville pour voir le notaire, oui, maître Petifonds. Je lui ai expliqué mon affaire. Il a un acquéreur.
-Un acquéreur? dit Isaïe.
-Un acheteur, si tu préfères... Quelqu'un de sérieux. La grosse fortune. Industriel dans le Nord. Toutes ses vacances, il les passe en montagne. Maintenant, il cherche une vieille bâtisse, dans le goût du pays, pour la transformer en chalet. Maître Petifonds est sûr que notre bicoque lui plaira. Nous la vendrons dans de bonnes conditions. Et, avec la part qui me revient, je deviendrai l'associé d' Augadoux...
Il parlait si vite, qu' Isaïe, instinctivement, courbait le dos, comme pour se protéger d'une averse. Des mots ruisselaient le long de ses oreilles: "La bicoque... nous la vendrons... l'associé d' Augadoux..." Puis, il y eut un coup de boutoir dans sa poitrine.
-On ne peut pas vendre la maison, dit-il.
Chapitre 3
-Quoi? la maison?
-Elle vaut quelque chose.
-Sans doute!
-Hier, je suis descendu en ville pour voir le notaire, oui, maître Petifonds. Je lui ai expliqué mon affaire. Il a un acquéreur.
-Un acquéreur? dit Isaïe.
-Un acheteur, si tu préfères... Quelqu'un de sérieux. La grosse fortune. Industriel dans le Nord. Toutes ses vacances, il les passe en montagne. Maintenant, il cherche une vieille bâtisse, dans le goût du pays, pour la transformer en chalet. Maître Petifonds est sûr que notre bicoque lui plaira. Nous la vendrons dans de bonnes conditions. Et, avec la part qui me revient, je deviendrai l'associé d' Augadoux...
Il parlait si vite, qu' Isaïe, instinctivement, courbait le dos, comme pour se protéger d'une averse. Des mots ruisselaient le long de ses oreilles: "La bicoque... nous la vendrons... l'associé d' Augadoux..." Puis, il y eut un coup de boutoir dans sa poitrine.
-On ne peut pas vendre la maison, dit-il.