La neige en deuil d' Henri Troyat
Chapitre 3
Un éclat de feu passa devant la figure d' Isaïe. Les idées tournaient à gros bouillons dans sa tête. Son corps était ébranlé jusqu'aux racines par la concentration d'une force extraordinaire. Il se mit debout sur ses jambes. Ses poings se levèrent, énormes, lourds, prêts à frapper. Sa bouche faisait un petit bruit bête:
-Teu...teu...teu
D'un bond, Marcellin se réfugia près de la porte. Puis, il cria:
-Qu'est-ce qui te prend?
Des bêlements venaient de l'écurie. Isaïe laissa retomber ses mains. L'air qu'il respirait était triste. Il dit:
-Tu ne m'aimes plus, Marcellin.
Marcellin redressa la taille, se déplia, comme après le passage d'une avalanche. Il avait pâli. Son menton était pointu. Ses paupières clignaient.
-Comment veux-tu qu'on t'aime? grommela-t-il d'une voix faible. On ne peut pas discuter avec toi. Tu n'as plus de raison. Réfléchis un peu. Dis-moi que tu acceptes. Et j'oublierai tout...
Il y eut un silence. La maison attendait.
Chapitre 3
Un éclat de feu passa devant la figure d' Isaïe. Les idées tournaient à gros bouillons dans sa tête. Son corps était ébranlé jusqu'aux racines par la concentration d'une force extraordinaire. Il se mit debout sur ses jambes. Ses poings se levèrent, énormes, lourds, prêts à frapper. Sa bouche faisait un petit bruit bête:
-Teu...teu...teu
D'un bond, Marcellin se réfugia près de la porte. Puis, il cria:
-Qu'est-ce qui te prend?
Des bêlements venaient de l'écurie. Isaïe laissa retomber ses mains. L'air qu'il respirait était triste. Il dit:
-Tu ne m'aimes plus, Marcellin.
Marcellin redressa la taille, se déplia, comme après le passage d'une avalanche. Il avait pâli. Son menton était pointu. Ses paupières clignaient.
-Comment veux-tu qu'on t'aime? grommela-t-il d'une voix faible. On ne peut pas discuter avec toi. Tu n'as plus de raison. Réfléchis un peu. Dis-moi que tu acceptes. Et j'oublierai tout...
Il y eut un silence. La maison attendait.