La neige en deuil d' Henri Troyat
Chapitre 7
Marcellin s'était approché de l'épave. Il enjamba un panneau déchiré et s'engouffra dans la tête du monstre. Isaïe commença à compter, machinalement:
-Un, deux, trois, quatre, cinq...
Marcellin reparut bientôt et cria:
-Impossible de rien dégager... C'est le poste de pilotage... Tout est sens dessus dessous... Une vraie bouillie!...
-Je te le disais bien! gémit Isaïe. C'est inutile! Il n'y a pas d'or!... Je te jure qu'il n'y a pas d'or!... Pourquoi y aurait-il de l'or?
-Je vais tout de même voir ailleurs.
-Où ailleurs?
-Dans un autre trou. Vers le centre... Par là!...
-Même s'il y avait de l'or, comment le trouverais-tu? Il faudrait des jours et des jours pour déblayer. On n'est pas outillés pour l'ouvrage. Surtout, on n'a pas le temps!
-Encore un coup d'oeil et on s'en va...
Marcellin se déplaça, par courtes enjambées, les genoux fléchis, et disparut dans la brèche principale, située au milieu du fuselage. Resté seul pour la seconde fois, Isaïe eut encore plus peur. L'ouragan faisait bouger des lambeaux d'étoffe au revers des buttes neigeuses. Tout le pré semblait agité d'un mouvement vague, ondoyant et hideux. Une tôle vibra, imitant le bruit du tonnerre.
Chapitre 7
Marcellin s'était approché de l'épave. Il enjamba un panneau déchiré et s'engouffra dans la tête du monstre. Isaïe commença à compter, machinalement:
-Un, deux, trois, quatre, cinq...
Marcellin reparut bientôt et cria:
-Impossible de rien dégager... C'est le poste de pilotage... Tout est sens dessus dessous... Une vraie bouillie!...
-Je te le disais bien! gémit Isaïe. C'est inutile! Il n'y a pas d'or!... Je te jure qu'il n'y a pas d'or!... Pourquoi y aurait-il de l'or?
-Je vais tout de même voir ailleurs.
-Où ailleurs?
-Dans un autre trou. Vers le centre... Par là!...
-Même s'il y avait de l'or, comment le trouverais-tu? Il faudrait des jours et des jours pour déblayer. On n'est pas outillés pour l'ouvrage. Surtout, on n'a pas le temps!
-Encore un coup d'oeil et on s'en va...
Marcellin se déplaça, par courtes enjambées, les genoux fléchis, et disparut dans la brèche principale, située au milieu du fuselage. Resté seul pour la seconde fois, Isaïe eut encore plus peur. L'ouragan faisait bouger des lambeaux d'étoffe au revers des buttes neigeuses. Tout le pré semblait agité d'un mouvement vague, ondoyant et hideux. Une tôle vibra, imitant le bruit du tonnerre.