Le château de ma mère de Marcel Pagnol
Chapitre 10
Mais j'étais trop heureux de quitter cette salle, où je ne pouvais pas parler librement. Aussi j'insistai.
"Ecoute, maman, je vais mettre ma pèlerine avec le capuchon, et Lili prendra celle de Paul.
-Vous savez, madame, dit Lili, la pluie se calme un peu, et il n'y a pas de vent..."
Mon père intervint:
"C'est le dernier jour, dit-il. Il n'y a qu'à les habiller chaudement, avec des journaux sur la poitrine. Et des souliers au lieu d'espadrilles. Après tout, ils ne sont pas en sucre, et le temps a l'air de s'arranger.
-Si ça recommence comme hier? dit ma mère, inquiète.
-Hier, nous sommes très bien revenus, et pourtant il y avait le brouillard. Aujourd'hui, il n'y en a pas!"
Elle nous habilla. Entre mon gilet de flanelle, elle glissa plusieurs numéros du Petit Provençal, pliés en quatre. Elle en mit aussi dans mon dos.
Chapitre 10
Mais j'étais trop heureux de quitter cette salle, où je ne pouvais pas parler librement. Aussi j'insistai.
"Ecoute, maman, je vais mettre ma pèlerine avec le capuchon, et Lili prendra celle de Paul.
-Vous savez, madame, dit Lili, la pluie se calme un peu, et il n'y a pas de vent..."
Mon père intervint:
"C'est le dernier jour, dit-il. Il n'y a qu'à les habiller chaudement, avec des journaux sur la poitrine. Et des souliers au lieu d'espadrilles. Après tout, ils ne sont pas en sucre, et le temps a l'air de s'arranger.
-Si ça recommence comme hier? dit ma mère, inquiète.
-Hier, nous sommes très bien revenus, et pourtant il y avait le brouillard. Aujourd'hui, il n'y en a pas!"
Elle nous habilla. Entre mon gilet de flanelle, elle glissa plusieurs numéros du Petit Provençal, pliés en quatre. Elle en mit aussi dans mon dos.