Le temps des secrets de Marcel Pagnol
Chapitre 7
Voilà pourquoi elles rougissaient sans motif, riaient d'un rien, pleuraient pour moins encore, et vous griffaient pour un compliment; voilà pourquoi ne sachant ni siffler ni cracher, elles tombaient des arbres, inventaient d'inutiles mensonges et se livraient en cachette à des manigances devant les miroirs...
C'étaient des garçons manqués..."
Moi, garçon réussi, je ne rougissais jamais, je ne riais pas sans motif, et personne (sauf ma mère) n'aurait pu dire qu'on m'avaii vu pleurer. Moi, j'étais fort, et Clémentine m'appelait quand il fallait porter un seau plein d'eau; je savais siffler comme un oiseau, et même en repliant ma langue sous deux doigts. Quant à cracher -je le dis sans modestie - j'égalais presque Mangiapan, qui, dans ses bons jours, lançait des étoiles de salive jusqu'à des cinq ou six mètres - et je n'étais jamais tombé d'un arbre, comme le fragile "garçon manqué".
Chapitre 7
Voilà pourquoi elles rougissaient sans motif, riaient d'un rien, pleuraient pour moins encore, et vous griffaient pour un compliment; voilà pourquoi ne sachant ni siffler ni cracher, elles tombaient des arbres, inventaient d'inutiles mensonges et se livraient en cachette à des manigances devant les miroirs...
C'étaient des garçons manqués..."
Moi, garçon réussi, je ne rougissais jamais, je ne riais pas sans motif, et personne (sauf ma mère) n'aurait pu dire qu'on m'avaii vu pleurer. Moi, j'étais fort, et Clémentine m'appelait quand il fallait porter un seau plein d'eau; je savais siffler comme un oiseau, et même en repliant ma langue sous deux doigts. Quant à cracher -je le dis sans modestie - j'égalais presque Mangiapan, qui, dans ses bons jours, lançait des étoiles de salive jusqu'à des cinq ou six mètres - et je n'étais jamais tombé d'un arbre, comme le fragile "garçon manqué".