Le temps des secrets de Marcel Pagnol
Chapitre 20
C'était un tendre méconnu, un solitaire pathétique, une brute enragée d'amour, qui s'aplatit ensuite à mes pieds pour lécher mes mollets en pleurant de joie... J'eus toutes les peines du monde à m'en débarrasser car il rampait sur mes pas, et m'eût suivi jusqu'au bout du monde. Isabelle avait pris la fuite: elle revint en courant, pendant que je rebouclais le collier du fauve. Elle me dit simplement - d'assez loin: "Chevalier, je suis contente de vous." Il me sembla que c'était un peu froid: mais le soir même, en racontant cet épisode à son père, elle affirma que j'avais terrassé la bête féroce. Elle l'avait d'ailleurs peut-être cru, car pendant ma trop facile victoire, elle avait caché son visage dans ses mains. L' Infante me trouva "glorieusement imprudent", et le poète, pointant son index vers moi, dit simplement:"Bélérophon!"
Chapitre 20
C'était un tendre méconnu, un solitaire pathétique, une brute enragée d'amour, qui s'aplatit ensuite à mes pieds pour lécher mes mollets en pleurant de joie... J'eus toutes les peines du monde à m'en débarrasser car il rampait sur mes pas, et m'eût suivi jusqu'au bout du monde. Isabelle avait pris la fuite: elle revint en courant, pendant que je rebouclais le collier du fauve. Elle me dit simplement - d'assez loin: "Chevalier, je suis contente de vous." Il me sembla que c'était un peu froid: mais le soir même, en racontant cet épisode à son père, elle affirma que j'avais terrassé la bête féroce. Elle l'avait d'ailleurs peut-être cru, car pendant ma trop facile victoire, elle avait caché son visage dans ses mains. L' Infante me trouva "glorieusement imprudent", et le poète, pointant son index vers moi, dit simplement:"Bélérophon!"