Le temps des secrets de Marcel Pagnol
Chapitre 20
Elle commença par m'ordonner de porter sa traîne; puis elle me fit remarquer que ce n'était pas là le travail d'un chevalier, et m'ayant montré une gravure coloriée sur laquelle la traîne royale était portée par deux négrillons, elle me noircit le visage et les mains avec un bouchon brûlé. Il fallut ensuite l'éventer respectueusement avec le plumeau, pendant qu'elle faisait semblant de dormir dans le hamac, puis à son réveil, pour la distraire, je dansais la "bamboula". Après quoi, pour me récompenser, elle me disait:
"Ouvre la bouche, et ferme les yeux!"
et je devais croquer ce qu'elle déposait délicatement sur ma langue: ce fut d'abord un berlingot, puis une cerise, puis un colimaçon.
Chapitre 20
Elle commença par m'ordonner de porter sa traîne; puis elle me fit remarquer que ce n'était pas là le travail d'un chevalier, et m'ayant montré une gravure coloriée sur laquelle la traîne royale était portée par deux négrillons, elle me noircit le visage et les mains avec un bouchon brûlé. Il fallut ensuite l'éventer respectueusement avec le plumeau, pendant qu'elle faisait semblant de dormir dans le hamac, puis à son réveil, pour la distraire, je dansais la "bamboula". Après quoi, pour me récompenser, elle me disait:
"Ouvre la bouche, et ferme les yeux!"
et je devais croquer ce qu'elle déposait délicatement sur ma langue: ce fut d'abord un berlingot, puis une cerise, puis un colimaçon.